L’atychiphobie. C’est l’affreux nom qui se cache derrière la peur de l’échec.
Laissez-moi deviner… Vous êtes entré dans les entrailles de l’enfer ?
L’entrepreneuriat est une aventure passionnante, mais parfois aussi… Effrayante. Et l’enfer dont je parle est bien connu des nouveaux entrepreneurs précautionneux.
Je dis précautionneux, parce que la peur de l’échec n’est pas spécialement réservée aux timides. Cependant, si vous faisiez partie des têtes brûlées qui n’ont rien à perdre, on ne se serait jamais rencontré ici.
Les gens comme vous ne foncent pas à l’aveuglette et mesurent les risques. Je vais être sincère avec vous, c’est une très bonne chose. C’est normal d’avoir peur de se lancer, parce que l’échec d’une entreprise est plus souvent la règle que l’exception.
Un gourou du développement personnel vous ordonnerait sûrement de ne pas laisser cette peur de l’échec vous paralyser.
Dans cet article, je vais plutôt vous montrer comment reprendre confiance pour gagner ce combat contre cette peur qui vous empêche d’avancer. Ça vous sera plus utile que des incantations.
Comprendre la peur de l’échec et comment la surmonter
Shun Tzu disait que la victoire sourit toujours à ceux qui connaissent parfaitement leur ennemi. La première étape pour vaincre la peur de l’échec est de comprendre d’où elle vient.
En mettant des mots sur vos angoisses, vous ferez le premier pas pour dépasser ce blocage.
Je ne suis pas psychologue, mais j’ai quand même rencontré assez de jeunes entrepreneurs pour vous lister, selon moi, les raisons les plus fréquentes de votre peur de l’échec.
La pression sociale et la peur du jugement
Changer de voie, c’est prendre des risques. Et quand on suivait un chemin qui semblait tout tracé jusqu’à la retraite, ça peut surprendre. Parfois même, susciter l’incompréhension dans le regard des autres.
Je n’ose pas imaginer ce que mes parents ont pensé… Après avoir été fier de ma réussite… Lorsque je leur ai dit STOP ! Ce milieu scientifique dans lequel j’espérais apporter ma pierre à l’humanité n’a plus aucun sens. J’arrête tout.
Mais ils n’ont rien dit. Ma compagne non plus d’ailleurs, malgré nos deux enfants en bas âge, elle m’a apporté tout son soutien, sa confiance et sa force. Parfois, la pression ou la peur du jugement, c’est juste la pression que l’on se met soi-même.
Pour d’autres, cette pression est bien réelle. On attend beaucoup d’eux… On leur dit, et on leur répète. Aller de l’avant dans ces conditions n’est pas l’idéal.
Pour résister à la pression soit familiale ou celle de votre conjoint, il vous faudra être résilient et parfois user de la négociation.
Parce que bien sûr, devenir libre et indépendant c’est aussi s’affranchir des attentes des autres. Mais d’un autre côté, partager la vie de quelqu’un demande quelques compromis.
Astuce pour surmonter la peur du jugement et la pression sociale
Concentrez-vous sur vos objectifs et vos aspirations. La résilience et la motivation se renforcent lorsqu’on sait pourquoi on se bat.
Entourez-vous de personnes qui comprennent votre désir d’entreprendre et les problèmes que vous pouvez rencontrer. Ça ne veut pas dire couper les ponts avec ceux qui ont d’autres ambitions, comme on l’entend parfois.
Mais plutôt, participer à des journées d’entrepreneurs, des forums ou des groupes de discussion. Là où on comprend votre démarche et où vous serez jugé avec bienveillance.
Si ça vous intéresse, rejoignez le groupe Starters. L’objectif est de réunir des personnes avec des objectifs communs pour échanger et s’entraider. Vous pouvez nous rejoindre gratuitement avec le formulaire ci-dessous.
Le manque de confiance en soi et le syndrome de l’imposteur
A la différence du manque d’estime de soi, où on a tendance à se rabaisser et sous-estimer ses capacités, le manque de confiance en soi est une peur rationnelle.
C’est la peur qui apparaît lorsque vous vous lancez dans un projet pour lequel vous n’avez pas toutes les compétences. C’est le syndrome de l’imposteur ou syndrome de l’autodidacte.
Pour combler vos lacunes et vous rassurer, il y a des solutions :
- Déléguer / Recruter : Vous n’êtes pas obligé de tout faire vous-même. Les trois éléments que vous devez considérer sont :
- Le coût : parfois il vous faudra prévoir ce budget dans votre plan initial.
- La rapidité.
- Le retour sur investissement : investissez seulement dans ce qui vous rapportera directement ou indirectement une rentrée d’argent. Le reste est certainement superflu.
- Se former : avec le nombre de formations en ligne disponible, vous pouvez certainement acquérir toutes les compétences dont vous aurez besoin, à votre rythme. La seule limite, est le temps que vous y consacrez et votre envie.
Une fois que vous avez réuni les compétences nécessaires à votre projet, vous gagnez en confiance en vous. Parce qu’il n’y a plus de raison objective de douter de vos capacités.
Si le syndrome de l’imposteur subsiste, arrêtez de vous comparer aux autres !
La peur de l’inconnu et du changement
Vaincre votre peur du changement et de l’inconnu
Voici un remède qui fera certainement bondir tous les gourous qui clament partout qu’il faut sortir de sa zone de confort.Ne vous mettez pas en danger !Ne quittez pas une situation viable avant d’avoir obtenu des preuves de la viabilité de votre projet.L’entrepreneuriat est une aventure que vous voulez tenter ?Très bien, suivez ce plan pour ne plus avoir peur de l’inconnu :- Estimez quelles sont vos charges mensuelles.
- Évaluez vos économies, la part de votre salaire ou le restant de vos droits au chômage.
- Calculez la part que vous pourrez consacrer à votre projet avant de rencontrer des problèmes de solvabilité.
Les expériences passées
Comment se relever d’un échec entrepreneurial
Mon seul conseil sera la prudence. Vous pouvez mesurer les risques potentiels et préparer des mesures de protection.Voici trois moyens de se préparer à un risque :- Le supprimer : vous prenez des mesures qui empêchent le risque de se produire.
- Le mitiger : vous ne pouvez peut-être pas éviter que le risque se réalise, mais prévoyez des pare-chocs pour en diminuer l’impact sur votre entreprise.
- L’accepter : soit vous considérez que le risque a peu de probabilité de se réaliser, soit vous considérez que vous êtes capable d’absorber le choc.
Le perfectionnisme
Être perfectionniste n’est pas réellement une cause de votre peur de l’échec. Par contre, c’est du perfectionnisme dont vous devriez avoir peur. Parce que c’est une cause majeure d’échec.
Le perfectionnisme entraîne souvent la procrastination, les retards, et les déconvenues.
Si vous voulez que tout soit parfait avant de tester votre marché, vous vous lancerez probablement trop tard. Si ce n’est pas un succès immédiat, ça pourrait bien avoir raison de votre projet.
Imaginez, vous avez peaufiné votre site web ou votre boutique en ligne, vous avez créé des offres magnifiques (selon vous), parfois construit un stock, vous faites votre premier lancement. Et bing, un coup de massue sur la tête… Personne n’achète.
À l’inverse, si vous avez commencé par tester quelques produits avec de la publicité ciblée. Certains se sont bien vendus, d’autres pas du tout. Au fur et à mesure, vous avez développé vos réseaux sociaux, interrogé vos premiers clients.
Maintenant, vous avez une idée beaucoup plus claire de ce que recherche votre public cible. Quelques ajustements à votre stratégie de départ et vous êtes partis sur les rails.
Ne tombez pas amoureux de votre idée de départ, travaillez en amélioration continue au contact de vos clients, et vous ne tomberez jamais de haut !
La solution pour lutter contre la procrastination et le perfectionnisme
Classez les tâches à réaliser par ordre de priorité :
- Les « Must Have » : priorité haute. Ce sont tous les critères à remplir obligatoirement pour atteindre votre objectif.
- Les « Should Have » : priorité moyenne. Ces éléments ne sont pas indispensables mais participent à la qualité du résultat.
- Les « Nice To Have » : priorité basse. Ce sont les options que vous aimeriez bien ajouter. Elles ne sont pas vitales pour votre projet.
Idéalement, vous pourriez inclure tous les éléments dans votre production.
Mais, pour être efficace, vous allez d’abord vous assurer que les « Must Have » sont présents. Ensuite, faire tout votre possible pour que les « Should Have » soient inclus. Si votre planning le permet ajoutez le reste mais ne changez pas le planning !
Réduire les risques et surmonter les peurs avec la gestion de projet
Toutes ces causes de votre peur de l’échec s’estompent et disparaissent lorsque vous commencez à accumuler des preuves de la viabilité de votre projet.
Peu importe le type de projet entrepreneurial que vous développez, vous avez des étapes à franchir. Chacune de ces étapes vous apporte des preuves que vous êtes sur le bon chemin et vous éloigne de votre peur de l’échec.
Alors, pourquoi ne pas se rassurer en suivant ces étapes ?
- Faisabilité : vous vous assurez que votre projet est réaliste, qu’il y a un marché pour ce que vous voulez vendre et que vous êtes en capacité d’apporter une solution sur ce marché.
- Désirabilité : avec quelques tests marketing, vous vous rassurez sur votre capacité à toucher un public prêt à acheter vos produits ou services.
- Rentabilité : vous vendez et vous vous assurez que votre business model vous permet d’arriver à un point d’équilibre puis de dégager un bénéfice viable de votre activité.
Ça va certainement à l’encontre de tous les conseils des marketeurs du web. Les conseils que vous avez entendus disaient sûrement :
- Faites des promesses pour voir celles qui attirent le plus de monde.
- Développez un produit qui tient la promesse et vendez-le.
Mais, eux n’ont pas peur de l’échec. Ils accumulent 3 échecs par jour et vivent sur 1 réussite.
D’ailleurs, voici 3 bonnes pratiques de gestion de projet qui pourront vous être utiles.
Se fixer des objectifs réalisables
La peur de l’échec peut être exacerbée lorsque vous vous fixez des objectifs irréalistes dans le temps imparti.
Divisez le chemin qui vous sépare de l’objectif final en grandes étapes. Puis divisez ces grandes étapes en petits objectifs réalistes et spécifiques.
Ce sera beaucoup plus simple pour vous de planifier le développement de votre entreprise, d’établir un business plan fiable et de mesurer vos progrès vers votre idéal.
En progressant, les incertitudes diminuent. Vous pourrez renforcer votre confiance en vous et surmonter votre peur de l’échec.
Se former et s’informer
Je ne sais pas si vous avez vécu cette scène. Une personne tombe en panne sur la route, son moteur fume, la voiture refuse d’avancer, il se gare sur le côté. Cette personne n’y connaît rien en mécanique, mais elle descend et ouvre le capot.
En tant que fils de garagiste, cela m’a toujours fait rire. Comme si la connaissance de la mécanique allait magiquement infuser son cerveau et lui permettre de repartir.
Quand vous lancez un projet, c’est la même chose. Il y a des compétences préalables à réunir pour la réussite du projet.
Votre expertise métier ne suffit généralement pas si vous avez un projet entrepreneurial. Il y a la vente, la promotion, la création d’une marque identifiable ou encore la fixation des prix…
En vous formant et en vous informant sur vous pouvez réunir les compétences et les connaissances nécessaires pour réussir. En outre, la formation et l’information peuvent vous aider à comprendre les risques et les défis de l’entrepreneuriat, ce qui peut réduire votre peur de l’échec.
Partager et échanger les expériences
Dans les entreprises qui développent des projets, la documentation de l’expérience passée et le partage d’expériences fait gagner un temps considérable.
Parce que si vous rencontrez un obstacle, il y a fort à parier que d’autres l’ont rencontré avant vous. Même dans les domaines de l’innovation, tout n’est jamais vraiment nouveau.
S’entourer de ses pairs peut être un bon moyen de débloquer les situations problématiques et réduire la peur de l’échec.
A retenir
La peur de l’échec est une angoisse répandue dans l’entrepreneuriat. Mais, vous pouvez la surmonter comme d’autres l’ont surmonté avant vous.
Repensez aux avantages et à vos ambitions. Si le projet vous fait toujours rêver, alors avancez.
Le groupe des Starters sera toujours ravi de vous accueillir si vous voulez rejoindre un groupe d’entrepreneurs qui partagent leurs expériences.
De la même manière, je vous aiderais volontiers si vous aviez des questions à poser en commentaires !